Super Bowl et musique de stade

 

 

Depuis plus de trente ans, chaque mi-temps du Super Bowl, la grand messe du foot américain, est marquée par un entracte musical. Musique et sport, on est dans le thème. Machine à cash et… machine à cash. Retour sur trente ans de culture pub, de culture sport, et de culture télé, en trois actes remarqués.

 

 

Janet Jackson & Justin Timberlake (2004)

Le fameux scandale du nipplegate. Février 2004, Janet Jackson et Justin Timberlake enflamment le show musical du Super Bowl, aux côtés de Nelly, P. Diddy, Kid Rock et Jessica Simpson. La communion entre Janet et Justin est totale, à tel point qu’elle se conclura par un arrachage de bustier de Janet par Justin, qui laissera dévoiler un sein. Pas prévu du tout. On ne devait pas tout voir, a priori. L’Amérique est choquée. Le président de la Commission fédérale de la communication est quant à lui « outré qu’un tel spectacle ait pu être présenté à 85 millions d’Américains et leurs familles ». La suite de la carrière de Janet Jackson sera plombée. Au contraire de celle de Timberlake. Clou du spectacle : la cérémonie des Oscars cette même année sera retransmise pour la première fois en léger différé, afin d’éviter toute scène inconvéniente. Quand la musique booste la technologie.

 

 

 

Michael Jackson (1993)

MJ est au sommet de sa gloire, Dangerous est sorti 2 ans plus tôt, en 1991 et le Rose Bowl Stadium de Pasadena en Californie accueille le Super Bowl XXVII. 1991, c’est aussi l’année où le Super Bowl commence à ancrer ce rituel du spectacle à la mi-temps avec un artiste reconnu. En quatre-vingt-treize, l’arène californienne compte 98 374 spectateurs venus voir s’affronter les Bills de Buffalo et les Cowboys de Dallas. Le show Jackson est démentiel mais surtout, la mi-temps musicale du Super Bowl prendra désormais une nouvelle dimension. Quand la musique sert le sport. Et le business.

 

 

 

Travis Scott (2019)

Il y avait aussi Maroon 5 et Big Boi d’Outkast à l’affiche cette année. Alors que Colin Kaepernick, l’ancien quaterback des 49ers de San Francisco, est toujours persona non grata dans le championnat depuis qu’il avait mis le genou à terre en 2016 pendant l’hymne national pour protester contre les violences policières aux USA, la twittosphère demande au rappeur Travis Scott de renoncer à performer lors de ce Super Bowl, en soutien au joueur. Résultat ? Rien à branler, Travis Scott prend le pognon, fait un morceau en vitesse et se barre. Laissant la scène à Maroon 5. Quand la musique est engagée. Ou pas.

 

 

Pierre-Olivier Bobo